
CHRIS TUCKER & LE W-WORD
T’as tourné avec Charlie Sheen et Jackie Chan ; c’est plus dur de jouer avec un Blanc ou un Chinois ? C’était plus dur de bosser avec Jackie Chan qu’avec Charlie Sheen [Argent Comptant]. Dans Rush Hour je devais beaucoup me battre, Jackie devait apprendre tous les mouvements, on avait beaucoup de cascades à réaliser. Mais c’était beaucoup de fun de travailler avec Jackie Chan, surtout sur les cascades d’ailleurs.
Je crois savoir que son anglais n’est pas excellent en plus… On ne s’était jamais rencontré avant ce tournage, on était tous les deux effrayés à l’idée de se parler. Jackie Chan ne comprenait pas vraiment mon langage (rires), il parlait un anglais très scolaire.
Rush Hour est une déclinaison du Buddy movie : t’es fan du genre ? Absolument. On avait ce genre de références à l’esprit en faisant le film. J’ai toujours voulu faire un film comme 48 heures avec Eddie Murphy et [il cherche]… Nick Nolte, parce que la chimie du duo était parfaite. Il y avait quelque chose qui se passait entre ces deux acteurs. En faisant équipe avec Jackie Chan, je pensais qu’on pouvait réaliser la même chose. Et ça a fonctionné.
Tu as fait de l’exercice pour les scènes de baston ? Je me suis juste mis en forme… et quand on a tourné les scènes de combat avec Jackie, ça l’a fait, tout simplement. Si je m’en sers dans la vraie vie ? Je me rappelle de quelques techniques… J’ai gardé quelques mouvements en mémoire, quelques sauts périlleux arrières et deux trois autres prises…
Tes buddy movies favoris ? 48 heures avec Nick Nolte et Eddie Murphy, forcément ; l’Arme Fatale avec Danny Glover et Mel Gibson, L’Arnaque avec Paul Newman et Robert Redford. J’ai toujours kiffé ce genre de films. Un Fauteuil pour Deux aussi ! C’est un de mes préférés, avec Eddie [Murphy] et… comment il s’appelle déjà ? J’ai oublié le nom du … [il n’ose pas prononcer le “W word“ devant nous]… Dan Ackroyd ! C’est un de mes favoris.
D’ailleurs Ackroyd a débuté sur le Saturday Night Live, comme Eddie Murphy. J’étais fan du Saturday Night Live. Quand j’étais gamin, je regardais tout le temps Eddie Murphy, j’étais un de ses plus grands fans. C’est vraiment quelqu’un qui m’a influencé en grandissant. Moi j’ai commencé le stand up avec le Def Jam Comedy. C’était vraiment une bonne époque. Je venais juste d’arriver à Los Angeles pour essayer de percer dans le cinéma, parce qu’à l’époque j’étais déjà sur la route, je faisais quelques tournées. Et un jour, j’ai passé un casting pour être enrôlé sur une nouvelle série. En fait j’ai loupé le rôle… mais j’ai tapé dans l’œil d’un scout de Def Jam. Il m’a proposé de faire partie du premier show de Def Jam Comedy, parce qu’il avait aimé ce que j’avais fait pendant le casting. Finalement j’avais bien fait de me planter !
T’as galèré un peu à Los Angeles avant de percer ? Avant ce casting, ça faisait déjà deux mois que j’étais à Los Angeles. J’avais un coloc’ qui lui aussi souhaitait être comédien. On s’est lancé à la même époque. Il m’a fallu un an, voire deux, pour que je participe au Def Jam Comedy, et que je finisse par décrocher mes premiers rôles au cinéma. A partir de ce moment-là, les producteurs ont commencé à me remarquer, ils aimaient ce que je leur proposais. Avec le recul, je vois ces années-là comme une bonne transition. Ça va, c’était cool.
Tes influences ? Quincy Jones est un très bon ami et je le considère comme un mentor. Je me confie beaucoup à lui et il me donne beaucoup de conseils, que ce soit pour le business, sur mon boulot d’acteur, de comédien. Quincy a beaucoup d’expérience. Pour moi c’est le Parrain. C’est formidable de pouvoir le compter parmi son entourage et d’apprendre de lui, même pour ce qui est de la vie en général. Sinon quand j’étais plus jeune, mes influences étaient Richard Pryor, ses spectacles, les comédies au cinéma… Très vite, je suis devenu le clown de la classe. Ça me semblait naturel. Faire rigoler toute la classe, c’était ma façon de me faire remarquer. A vrai dire, il y a certains exercices que je ne pouvais pas faire, d’autres que je ne voulais pas faire… Ça me saoulait complètement. Alors j’ai décidé de semer la pagaille, de faire le con quoi…
Tes parents devaient adorer. Ma mère n’aimait pas du tout. « Travaille un peu ! », « Réussi tes examens », « Ça te dérangerait pas de t’améliorer un peu ? »…Elle détestait ça… Résultat ? Maintenant je fais le con pour gagner ma vie. Mon secret, c’est que je suis resté concentré sur ce que je savais faire (rires).
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